TICHA BE AV
" Boutargue "
A Tunis, on appelait cette fête Agaïn, parce que "Ha Gayin" signifie lamentations.
C'est sans doute la journée la plus sombre du calendrier juif.
Elle commémore la déstruction du second Temple, 70 ans après le premier. En signe de deuil, on ne consomme pas de viande pendanr huit jours, Shabbat exepté. A Tunis, on pouvait toutefois manger du merguez. Il remplacait la viande dans les ragoûts.
Ce jour-là, les Juifs Tunisiens visitent le cimetière, et jeûnent aussi longtemp que pour Kippour.
La veille du jeûne, on mange parterre un couscous maigre, confectionné de légumes, de pois chiches et de poivrins frits, farcis sans viande. On les appelle les poivrons de la veuve.
Avant de servir on ajouteau bouillon deux ou trois oeufs battus en omelette. On termine le repas avec un oeuf dur par pèrsonne, en signe de deuil. Pour entériner ce symbole de deuil, on ajoute de la cendre à l'eau de cuisson. (une allumette brûlée, par exemple).Après quoi on dormira à l'envers dans son lit, c'est à dire en plaçant sa tête là où d'haitude se trouvent les pieds.
Je me souviens encore que le 9 Av, n ne se mettait pas tôt au ménage. On attendait midi, puis on plaçait un couteau dont la lame avait été rougie à la flamma dans un seau d'eau. Un fois la lame refroidie, on pouvait alors laver à grande eau. Et pas avant. Le deuil était tèrminé.
Ce jour-là, on marchait pied nus, ou en pantoufles. Chez nous, nous avions coutume de dire, en dérision:"Nar kelou Hfiene, nar AgaÏn Lebech sobat ! Toutes l'année il marche pieds nus, le jour d'Again il met des chaussures !"
L'après-midi on s'habillait de neuf.
Après le jeûne on mangeait du "Halelem".
Halelem:
Faire une sauce tomate avec ail et corriandre.
Faire cuire à part des lentilles, en signe de deuil.
Un efois les pois chiches parfaitement cuits, on ajoute 200gr de merguez frits à part.
Dix minutes plus tard on verse le halelem.
Bien épicer.
Pendant la semaine d'Again on mange du couscous Kra ou foul (potiron et fèves), de la mlouhia, de la tahyfifa, des fricassés.
Les fricassés:
Mettre 500gr de farine dans une bassine.
Faire un puits. Y ajouter peu à peu la levure de bière préalablement délayée dans un verre d'eau tiède, additionnée d'une cuillère à café de gros sel. Bien mélanger.
Ajouter ce qu'il faut d'eau ou de farine afin que la pâte obtenue soit consistante, mais pas trop dure. Casser un oeuf entier et ajouter deux cuillères à soupe d'huile d'olive. Pétrir jusqu'à la formation de bulles.
Laisser reposer un quart d'heure.
Couvrir d'un torchon.
Déposer une noisette de pâte dans un verre d'eau. Confectionner des petits pains de dix centimètres de longueur. Les disposer sur une table garnie d'une nappe, à l'abri du froid et des courants d'air.
Quand la noisette de pâre remonte à la surface du verred'eau, faire chauffer une casserole d'huile d'arachide ou de soja, et faire frire les pains à feu modéré.
Les retirer, les mettre dans une passoire, puis sur un plateau garni de papier absorbant.
Lorsque les fricassés sont tiède, les fendre en deux et les farcir.
La farce: Faire un salade "méchouÏa" bien égouttée, sans ail et sans citron.
Ajouter 400gr de thon, rouge de préférence, et écrasé avec une fourchette.
3 citron confits lavés et coupés menu.
2 oeufs durs lavés et coupés menu.
6 olives noires lavées et coupées menu.
Deux cuillère à soupe de câpres lavées, si on aime ce condiment.
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